On va faire une vidéo. Super.
Mais… quel format ? Motion design ou vidéo tournée ?
C’est souvent la première question qu’on entend. Et, soyons honnêtes, c’est rarement la plus utile au départ.
Le bon format, ce n’est pas une affaire de goût, ni de tendance, c’est une affaire de stratégie, de message, d’usage.
Et tant qu’on n’a pas posé les bonnes questions, on risque surtout de s’enthousiasmer pour un outil… au lieu de penser au résultat.
Alors voilà : si vous hésitez entre animation et tournage, ce guide est là pour vous aider à décider efficacement.
Sans jargon.
Sans bullshit.
Et avec des exemples concrets.
Mais déjà, de quoi parle t-on ?
Le motion design, ou design animé, désigne des contenus vidéos réalisés entièrement à partir d’éléments graphiques animés : typographies, pictogrammes, illustrations, schémas, éléments 3D ou 2D.
Pas de caméra, pas de tournage, pas d’acteurs.
Tout est conçu, animé et monté en studio.
Le motion design est particulièrement adapté pour vulgariser une idée complexe, incarner une charte graphique, capter l’attention rapidement ou décliner un format en plusieurs langues à moindre coût.
À l’inverse, une vidéo tournée repose sur la captation réelle. Caméra, lumières, micros, personnes filmées, lieux de tournage : on travaille avec du concret. Cela peut prendre mille formes, interviews, témoignages, scènes scénarisées, reportages, captations d’événements, formats immersifs… C’est le format idéal pour transmettre de l’émotion, valoriser un lieu, une équipe ou un savoir-faire, ou créer un lien plus direct et humain avec votre audience.
Motion design VS Tournage : deux formats, deux logiques
Le motion design, on en voit partout. Dans les JT, pour vulgariser une réforme fiscale. Dans les vidéos de Konbini, pour dynamiser un témoignage. Dans les stories de Brut ou France Info, pour expliquer une actu en 30 secondes.
C’est rapide, clair, rythmé, et surtout : entièrement sous contrôle.
On peut tout modéliser, simplifier, styliser. Parfait quand il faut rendre intelligible un sujet complexe, capter vite, faire comprendre.
Surtout sur mobile. Surtout quand l’attention est courte.
À l’inverse, la vidéo tournée part du réel, des visages, des lieux, des voix.
Elle capte l’instant, l’émotion, l’incarnation. C’est elle qu’on choisit quand on veut établir un lien, donner de la chair, créer de la proximité.
Mais attention : ça ne veut pas dire que le motion est froid et que la vidéo tournée est chaleureuse. Certaines animations sont ultra engageantes. Et certaines captations sont désincarnées.
Tout dépend de ce qu’on en fait.
Le format, ce n’est pas un point de départ
Un projet vidéo, ça se construit, étape par étape.
On commence par un brief solide. On formalise les objectifs, les cibles, les canaux, on aligne les équipes, on précise les livrables (je vous invite à lire mon article sur les 9 étapes clés pour créer une vidéo bankable). Et ensuite seulement, on choisit le format… pas l’inverse.
Sinon, on se retrouve avec un motion design bien foutu… qui raconte à côté.
Ou un tournage coûteux… pour dire ce qu’un carrousel LinkedIn aurait résumé en 5 slides.
C’est comme poser le carrelage avant les fondations.
Les 5 dimensions à clarifier avant de choisir
Avant le format, le cadrage stratégique : partez du principe que motion = explication et vidéo = incarnation, puis prenez 10 minutes pour répondre aux questions suivantes :
- Objectif : Quel est l’objectif principal ? Expliquer ? Convaincre ? Séduire ? Rassurer ?
- Cible : À qui s’adresse-t-on ? Collaborateurs, prospects, clients finaux, partenaires ?
- Canal : Quel sera le canal de diffusion ? Interne ? Réseaux sociaux ? TV ? Site web ?
- Durée : Quelle durée de vie pour cette vidéo ? Unique ? Réutilisable ? Déclinable ?
- Barrières : Quel niveau de contrainte ? Budget, temps, délais, formats techniques, validations internes ?
Quand ces cinq cases sont cochées, le brouillard se dissipe : le devient la traduction naturelle de vos objectifs.
17 cas concrets, 17 formats recommandés
Même avec un cadrage solide, il reste toujours une part de contexte et d’arbitrage. Pour vous donner des repères, voici 17 exemples fréquents, produits la plupart du temps sous cette forme.
- Vidéo d’onboarding : tournage.
Montrer les équipes, les bureaux, l’ambiance. Rien ne crée plus vite le sentiment d’appartenance. Glissez-y un peu de motion design pour éventuellement formaliser des éléments d’organisation interne ou schématiser un portefeuille de produit, mais capitaliser sur l’humain et le réel avant tout. - Produit tech complexe : motion (comme cette série pour notre client URGO).
Pour modéliser ce qu’on ne peut pas filmer. Vulgariser sans simplifier, n’hésitez pas non plus à aller sur de la représentation 3D ou isométrique selon un contexte publicitaire ou explicatif. - Campagne marque employeur : tournage.
Les candidats veulent voir, entendre, ressentir, pas lire des slogans animés. - Vidéo de data / chiffres clés : motion (un exemple de la Région Bourgogne-Franche-Comté).
Parce qu’une animation bien rythmée vaut toujours mieux qu’un PowerPoint en souffrance 😉 - Teaser événementiel : hybride.
Motion pour capter l’attention (titrages…), tournage pour projeter dans l’ambiance. - Publicité TV ou réseaux sociaux : tournage idéalement.
Le storytelling visuel, la mise en scène, le jeu d’acteurs… restent toujours plus puissants. Cependant, en TV pour réduire les coûts, le format hybride est très efficace. - Process industriel : tournage.
On veut voir les machines, les gestes, les savoir-faire, on montre de l’authentique. - Présentation de services sur un site : motion.
Sobre, clair, structuré, compatible responsive (formats 16:9 / 1:1 / 4:5 / 9:16). - Module e-learning : motion.
L’animation permet de segmenter, d’illustrer, de tenir l’attention. - Vœux ou message du CEO : tournage.
Parce qu’on attend une parole incarnée, pas une voix off sur des pictos. - Vidéo de type Réel pour Instagram ou TikTok : ça dépend.
Motion pour l’effet scroll-stopper. Tournage pour l’engagement face cam. - Valorisation d’un projet RSE : tournage.
Montrer le terrain, le concret, les visages. - Lancement service complexe (banque, assurance…) : motion.
Pour rendre clair ce qui est souvent perçu comme opaque. - Vidéo de clôture d’événement : tournage.
Pour raconter ce qui a été vécu. Et créer une mémoire collective. - Appel à candidatures : hybride.
Motion pour la structure, tournage pour l’inspiration. - Démo produit e-commerce : tournage.
Voir le produit en usage réel. Point. - Pitch investisseur : hybride.
Motion pour le business plan. Tournage pour l’équipe.
Ce que l’on retient du match Motion design VS Tournage
Un format n’est jamais un choix graphique, c’est un levier stratégique.
Bien utilisé, il renforce le message, mal choisi, il le dessert.
Alors, pour vous motion design ou tournage ?